Eleonor S. Norwood
» LEO te prends pas la tête. take me out
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since : 25/08/2009
groupe : Talk Nerdy To Me
pseudo : Ivy
copyright : peppercorn
Rock N Roll Baby
Lien du personnage :::
J'ai envie de :::: m'acheter une paire de Jimmy Choo
Fait à savoir ::::
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 Sujet: « this is our decision; to live fast and die young » || pv Alee & Susannah  Mar 25 Aoû - 19:20 |
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this is our decision ; to live fast and die young
Eleonor ouvrit un œil difficilement, ayant l’impression que sa paupière pesait des tonnes. Elle prit son courage à deux mains et ouvrit le deuxième. Dès que ce fut fait, le plafond commença à tourner autour d’elle. Mauvais signe. Elle referma à toute vitesse ses yeux pour que la migraine l’ayant assaillie si soudainement se calme, mais ses tempes battaient atrocement. Quelques minutes passèrent tandis que la jeune femme tentait de mettre ses idées en place mais son cerveau n’indiquait rien qui puisse l’aider à comprendre ce qui se passait. Elle n’était pas encore assez éveillée pour prendre possession de ses souvenirs. Très bien, elle allait y aller progressivement. Léo ouvrit à nouveau ses paupières, au ralenti cette fois, et l’effet fut moins atroce qu’à la première tentative, bien que ça restait laborieux. Elle inspira deux longues fois, et tenta un redressement sur les coudes qui fit souffrir ses articulations douloureuses. Bon sang, qu’est ce qu’elle avait bien pu ficher pour être dans cet état ? Une fois qu’elle parvint à se redresser un tant soit peu, elle fit tourner lentement sa tête de gauche à droite pour avoir une vue panoramique de l’endroit, ce qui eut pour effet de faire craquer atrocement sa colonne vertébrale et de faire tourner la pièce autour d’elle. Aïe, on dirait que ça n’allait pas être facile. Une fois que les murs reprirent leur place initiale, à savoir, perpendiculaires au sol, une pensée terrifiante lui traversa son petit cerveau embrumé : cet endroit n’est absolument pas ma chambre. Alors qu’elle jetait des regards dans toutes les directions pour obtenir des infos, elle remarqua une chose : elle était affalée sur un lit king-size, toute habillée, entre Alee et Susannah. Les deux filles dormaient toujours : Alee, à sa gauche, était recroquevillée sur elle-même et souriait dans son sommeil, la poitrine soulevée par sa respiration régulière. Susannah, à sa droite, était carrément installée en travers du lit, en étoile, prenant toute la place et dormant comme une bienheureuse. Bon, au moins, si les filles étaient avec elle, Eleonor n’avait pas à se tracasser de grand-chose. Elle analysa ensuite la chambre : un grand lit à baldaquin aux oreillers moelleux qu’avaient investi les trois amies, une télé immense écran plat leur faisant face, une moquette duveteuse beige, et du papier peint doré. Elle avisa dans un coin un bureau, une table basse et quelques fauteuils, où reposaient leurs vestes, sacs et chaussures, entassées n’importe comment. Aucun doute : elle était dans une chambre d’hôtel. Désormais, la question était : mais qu’est ce qu’elles fichaient donc là ?
Eleonor tenta de s’extirper du lit, le problème étant qu’elle se trouvait au milieu. Elle ne pouvait donc sortir que par le pied de lit. Ne sachant pas trop comment s’y prendre, se rendant compte qu’elle n’aurait pas la force de se lever comme une personne civilisée, elle roula sur le ventre et tenta une stratégie pour le moins étrange : telle la chenille sur sa branche, elle se pliait en deux, les fesses en l’air, s’étouffant dans les draps, et se dépliait vers l’arrière dans l’optique d’atteindre le pied de lit. Malheureusement, c’était un king-size, et comme son nom l’indique, est immense. Il lui fallut donc une grosse dizaine de minutes à faire la chenille, ayant mal partout, la migraine et la nausée, pour enfin parvenir à sortir du sommier. Tout un programme. Une fois au bout, ses pieds nus rencontrèrent la moquette et ce fut une grande victoire pour elle. Elle se redressa en deux étapes : d’abord les pieds bien ancrés sur le sol et les jambes droites, pour enfin sortir son buste du lit et se lever à la verticale. Jamais réveil n’avait été plus dur, bien que Léo, comme toute personne normalement constituée, n’avait jamais été une grande fan du lever. Elle s’accrocha au pilier du baldaquin tout en essayant de reconstituer le puzzle mental qui lui donnerait quelques infos sur sa présence ici. Pourtant, elle n’en trouvait aucune. Alors qu’elle comptait s’asseoir gentiment sur le sol et réfléchir, un affreux haut-le-cœur la secoua. Oh non, elle était sur le point de vomir. Se ruant (titubant tel l’ivrogne après l’happy-hour de son bistro favori) vers la porte entrouverte qui, elle s’en doutait, menait à la salle de bain attenante à leur chambre, elle sentit un liquide décapant lui remonter dans la gorge. Juste au moment où elle atteignit l’évier, le liquide en question s’échappa, et elle vomit dans l’évier luxueux en marbre. Ce n’était que de la bile, elle n’avait rien mangé assez récemment pour régurgiter quelque chose de solide, pourtant ça la dégoûta encore plus. Au moins, cela lui clarifia un peu les idées. Elle ouvrit le robinet d’eau froide doré pour rincer l’évier, et mit ensuite sa bouche sous le jet pour rincer sa bouche et boire, car elle mourrait de soif. Eleonor resta ainsi un long moment, savourant juste la fraîcheur sur sa bouche endolorie, et se redressa difficilement. Lorsqu’elle leva le regard, elle percuta son reflet dans le miroir. Tout lui revint d’un bloc en voyant son apparence. Le maquillage charbonneux sous ses yeux, destiné à lui faire un regard mystérieux et envoûtant, dixit Susy, avait coulé et lui donnait l’air d’un raton laveur ayant été enfermé dans un lave vaisselle. Ses cheveux étaient emmêlés et elle avait vraiment pâle allure.
Tout lui revint en bloc. Elle se remémorait sa réticence quand Alee et Susannah lui avaient proposé, la veille, une soirée en boite toutes les trois. L’insistance de ses amies ne lui avait pas laissé le choix, de toute manière, Léo ne pouvait rien contre leur volonté : quand elles voulaient absolument quelque chose, rien ne les arrêtait, Eleonor l’avait compris et ne s’était pas battue bien longtemps contre ce projet. Les deux filles s’étaient mises en tête de décoincer Léo et de lui apprendre à se lâcher. Autant dire que cette dernière avait vraiment été sceptique à la base, mais qu’aurait-elle pu faire pour les contrer ? « Roaaah, fais pas ta chieuse Léo, ça va être drôle ! » Devant des arguments pareils, Miss Norwood avait fait la seule chose à faire : sourit et hoché la tête. S’était ensuivi deux bonnes heures de préparation, où elles avaient chacune changé de tenue un bon milliard de fois, et avaient joués les maquilleuses et coiffeuses les unes pour les autres. Ce moment avait été précieux pour Eleonor car elle avait l’impression de rattraper le temps perdu : elle avait l’impression de jouer à la poupée avec la jumelle qu’elle n’avait connu et la meilleure amie qu’elle n’avait jamais eue. Cela l’avait tellement émue que Susy & Alee s’en étaient rendu comptes, et quand elles lui demandèrent ce qui se passait, elles avaient été tellement touchées par la réponse sincère de Léo qu’elles s’étaient jetées les unes sur les autres dans un hug groupé, chose devenue presque habituelle chez elles maintenant. A vivre ensemble, elles étaient en parfaite communion les unes avec les autres, et Eleonor avait fini par se persuader qu’une virée dancefloor avec les deux femmes de sa vie ne pourrait être qu’un énième moment inoubliable passé ensemble. Pour se la jouer trio de choc, vraies drôles de dames, elles avaient toutes opté pour des tenues entièrement noires et sexy, perchées sur leurs talons, riant aux éclats. Miss Norwood se souvenait également du taxi qu’elles avaient pris, de l’entrée dans le club, alors qu’elle commençait à stresser. Les filles lui avaient dit de se détendre mais il était vrai que Léo n’étant pas coutumière des soirées branchées, elle flippait. Elle, elle était plutôt du genre soirée DVD entre filles, ou bowling avec quelques amis. Cela dit, après une première vodka, elle avait commencé à se relaxer tout doucement. Après la deuxième vodka, elle avait commencé à s’amuser. Après la troisième vodka, les souvenirs devenaient déjà flous : elle se rappelait de la pop entraînante criant dans les enceintes, le rire d’Alee, quelques garçons autour d’elles. Après la quatrième vodka…
OH MON DIEU, que s’était-il passé après la quatrième vodka ? Eleonor paniqua : elle n’avait plus le moindre souvenir. Elle se rappelait juste de ce beau gosse nommé Zack, d’avoir dansé un peu trop collé serré avec lui sur Love Lockdown de Kanye West et de… Oh non. Elle ne se souvenait de plus rien d’autre. Le noir total. La fin de la soirée, comment elles avaient échouées dans cet hôtel, ça, elle n’en avait plus aucune idée. Et merde… Elle eut une bouffée d’adrénaline, paniquée de cette amnésie, espérant de tout cœur que ça n’avait pas été trop loin avec ce bellâtre stupide. Instinctivement, elle se rua dans la chambre. Les objets chaviraient toujours autour d’elle mais c’était encore contrôlable : bien, il y avait du mieux. Elle se hâta vers le lit en hurlant.
« LES FILLES !? ALEE, SUSY, AU SECOURS ! »
Aucune réaction. Ce fut à peine si Susannah tourna la tête, gigotant dans son sommeil. Décidément, elles dormaient profondément. Malheureusement, Léo ne serait jamais capable d’attendre. Aussi, elle chopa le coussin en dessous de la tête de sa sœur et se mit à les frapper avec, ce qui eut pour effet, au début, de les faire à peine marmonner, mais qui finit par porter ses fruits quand elles ouvrirent les yeux. Eleonor monta sur le lit entre elles deux, assises sur les genoux, à sa place initiale, et les secoua chacune d’une main pour les éveiller le plus vite possible.
« OH LES FILLES, QU’EST-CE QUI S’EST PASSE HIER ? » cria-t-elle, l’angoisse pointant clairement dans son ton.
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